Dans l’incontournable ouvrage « Des Murs entre les Hommes » d’Alexandra Novosseloff et de Frank Neisse, Latifa, réfugiée sahraouie, raconte les circonstances dans lesquelles sa famille a été séparée, il y a plus de trente ans :
« Nous avions fui tous ensemble en 1975, mes parents ainsi que mes frères et sœurs ont voulu retourner à la maison pour récupérer quelques bagages. Les combats ont repris et la ville a été fermée. Ils n’ont pas pu quitter la maison. C’est la dernière fois que je les ai vus ».
Les forces royales marocaines ont érigé, cette année-là au Sahara Occidental, un mur de sable sur plus de 2000 km.
« Les murs de séparation », appelés aussi « murs de la paix » ou plus pertinemment « murs de la honte », sont les tristes vestiges de quelques réflexes primitifs. Ces murs volent des vies, confisquent des familles, violent des terres, enferment, torturent et condamnent des peuples. N’est-il pas temps d’ouvrir enfin les débats sur cette triste réalité érigée au nom de quelques théories qui prônent la réconciliation par la séparation en oubliant que la paix ne peut se faire qu’ensemble ?
Toute la force du net est de pouvoir ouvrir dans ces murs des fenêtres pour nous inviter, au même instant et partout à la fois, à rencontrer, échanger, établir ou restaurer des relations, des débats et des idées empêchés par la stratégie absurde de quelques minorités qui prétendent signer les plus belles pages de la grande histoire en oubliant le drame des petites. C’est précisément à partir de ces petites histoires que nous vous proposons humblement d’essayer d’infléchir la grande.
Ce site vous invite donc à un tour d’horizons bouchés par cette vieille et tenace faiblesse humaine : l’emmurement de l’autre, synonyme de l’enfermement de soi. Si, dans un premier temps, ce sont les murs de la honte, vulgarité suprême, que nous avons choisi de discréditer, c’est qu’ils sont le point de départ et d’arrivée de ceux qui se dressent dans nos têtes en tristes miroirs de nos sociétés. De nos prisons à nos frontières, de chaque citoyen à quelques copropriétaires de lotissements emmurés, on finit toujours par cèder, plus ou moins secrètement, à ces raisonnements simplistes qui séparent le bien du mal loti par un amas de pierres, aveu d’échec passé, présent et à venir. C’est précisément cette douloureuse expérience dont il est nécessaire, à l’aube du troisième millénaire, de tirer toutes les conséquences pour enfin comprendre que l’homme moderne se doit de diriger ses enfants vers des attitudes davantage humaines. Faute de dirigeants visionnaires qui ont toujours une échéance électorale d’avance lorsqu’ils vous serrent la main et un siècle de retard lorsqu’ils gouvernent à coup de faux débats ou de vraies lois plus calculées que réfléchies, chaque citoyen a le pouvoir de projeter sa société au delà de la carrière de ses présidents et d’éduquer sa jeunesse pour éloigner ses descendants de ces logiques d’autres temps jamais justifiées que par des stratégies narcisso-électorales.
N’est-il pas temps d’ouvrir les débats ?
En attendant de lire vos témoignages, critiques, réflexions et suggestions, nous vous souhaitons une excellente visite.
AVERTISSEMENT !!!
Ce site n’étant pas une invitation au voyage médiéval, tout paysage féodal n’est malheureusement que la pure restitution de forteresses contemporaines issues de politiques de notre temps.
Ne déréglez donc pas votre ordinateur, nous sommes bien en 2012.
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